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Jean-Yves Stoquer : les catacombes sous la surveillance des « cataflics »

Les catacombes sont le symbole de Paris le moins visible. Ces galeries souterraines mystérieuses comptent plus de six millions de squelettes. Elles fascinent, naturellement, de nombreuses personnes. Les passionnés de catacombes sont appelés les « cataphiles ». Jean-Yves Stoquer, ingénieur dans les fondations spéciales, s’y intéresse de manière théorique mais d’autres amateurs n’hésitent pas à explorer ce vaste réseau de galeries. Néanmoins, l'accès aux carrières est interdit, c’est dans ce cas de figure que les « cataflics » interviennent.

Un ingénieur passionné par les catacombes

Jean-Yves Stoquer, passionné par les catacombes de Paris, est ingénieur dans le bâtiment, spécialiste des fondations spéciales (pieux, micropieux, travaux d'injection, études géotechniques entre autres). Il travaille avec son fils et s’occupe de la construction des fondations profondes pour les bâtiments sur sols instables. Il renforce les fondations des bâtiments sinistrés par des mouvements de terrain (apparition de fissures, affaissements, etc.) pour les réparer et il effectue aussi des reprises en sous-œuvre même en l’absence de sinistre (pour approfondir un sous-sol existant ou pour renforcer les fondations d'un immeuble que l’on souhaite surélever). Intervenant dans toute la France mais particulièrement en Île de France, cet ingénieur s’est donc naturellement intéressé aux catacombes : sous-sols passionnant par excellence.

L’ingénieur de formation est devenu un vrai connaisseur des galeries parisiennes, il s’est plongé dans leur histoire pour essayer de comprendre ce qu’elles représentent et la manière dont elles sont construites. Première découverte : l’écart de temps important entre le moment où les galeries ont été construites et le moment où elles ont été occupées par des ossements. En effet, les premiers tunnels datent de l’Antiquité gallo-romaine. Plus précisément, certains étaient déjà présentent avant mais il s’agissait alors que de carrières à ciel ouvert sur les versants de la vallée de la Bièvre. Une fois toutes les roches calcaires extraites, il a fallu construire des galeries souterraines, les fameuses catacombes.

Le nom des catacombes proviendrait d’une expression latine « ad catacombes », comme l’explique Jean-Yves Stoquer, car les premières catacombes découvertes sont situées à Rome. Elle signifie tout simplement « près de la carrière ». Du coup, d’où vient cette évocation moderne des catacombes remplies d’ossements ?

Cela vient du début de XVIIème siècle, lorsque les cimetières de Paris débordaient de cadavres. Les corps sans vie qui s’entassaient dans la ville commençaient à poser de gros problèmes d’hygiène et de salubrité, mêlé aux pluies de l’époque, il y avait un gros risque de maladie pour la ville de Paris. Pour contrer ce problème, il a été décidé de transférer six millions de cadavre, environ, depuis les cimetières jusque dans les galeries souterraines. Ces carrières ont été choisi car il y avait suffisamment de place pour stocker tous les corps sans présenter de risque hygiénique lié à l’eau de pluie. Ce projet d’envergure a duré plus de dix ans et on voyait à l’époque des charrettes remplies de cadavres traverser Paris au son des prières que les religieux récitaient en les escortant.

Les « cataflics », les policiers des catacombes

Mot-valise combinant les termes « catacombes » et « flics », les « cataflics » sont des policiers qui ont pour mission de faire respecter la loi dans les catacombes parisiennes. Equipés de vêtements usés, casque, lampe frontale et bottes de pluie, ils arpentent les catacombes de Paris, interdites au public, dans le but de déloger une micro-société clandestine de fêtards, explorateurs urbains, tagueurs et passionnés d'histoire. En effet, l’accès aux catacombes est interdit au public, en dehors du musée de l’ossuaire municipal qui réunit les restes de 6 millions de parisiens.

Chaque semaine les « cataflics », policiers uniques en France, s’engouffrent dans les sombres galeries afin de déloger les « cataphiles » et repérer les salles aménagées ou redécorées par ces visiteurs indésirables. Les agents du maintien de l’ordre se doivent de les déloger car il y a une réel risque d’effondrement, de chute dans des puits et de se perdre.

Qui sont les cataphiles ?

Dans cette micro-société, on dénombre des fêtards, des tagueurs, des passionnés de patrimoine qui veulent laisser une empreinte en sculptant bancs et tables dans la pierre tendre, des cata-cleans, qui effacent les stigmates des fêtards (bouteilles, sachet de chips) et des cata-sprinteurs fondus de course d'orientation. Certains viennent camper pendant plusieurs jours, passer une soirée en amoureux ou simplement faire du tourisme insolite pour explorer et accéder au recoins les plus secrets des catacombes qui sont normalement interdits au public. De plus, les catégories socioprofessionnelles de ces « cataphiles » ont très variées et vont des étudiants, aux cadres en passant par des ingénieurs. Ce phénomène n’est pas nouveau et dure depuis 30 ans, il a seulement été amplifié depuis l’apparition d’internet et de l’explosion de l’urbex (l’exploration urbaine, abrégé urbex, est une activité consistant à visiter des lieux construits par l'homme, abandonnés ou non, en général interdits, ou tout du moins cachés ou difficiles d'accès). Pas sans risque, cette pratique a mené à la création d’unités spécialisées comme les « cataflics ». Ils peuvent, s’ils prennent quelqu’un en flagrant délit, adresser une contravention pouvant s’élever à 60 euros.

Pour résumé, les catacombes sont un endroit passionnant et mystérieux mais également dangereux. C’est dans cette optique que les « cataflics » ont été mis en place. Policiers aptes à entrer dans les galeries, leur mission est de déloger les « cataphiles » en tout genre et ils peuvent adresser des contraventions.

Les catacombes sont de plus en plus prisées par les amateurs d’histoire, comme Jean-Yves Stoquer, et par les explorateurs urbains, communément appelés urbexer. Les vidéos où l’on voit ces personnes en actions fleurissent sur la toile. En effet, sur la plateforme Youtube, de nombreuses chaînes sont exclusivement consacrées à cet univers. On peut notamment y voir des personnes explorer les catacombes parisiennes. Malgré le caractère illégal de la chose, de plus en plus de monde, tente d’explorer cet endroit mystérieux à l’ambiance unique.